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QU’EST-CE QUE LE MONDE VA DIRE? par Jeanne Desrochers |

Une autre raison pour apprécier rétroactivement mes parents. Ce n’est pas une phrase qu’on entendait à la maison. Dans la parenté et dans l’entourage, sûrement. Chez les Soeurs, on était plus subtil, il fallait rester en tout temps des demoiselles distinguées. Si on continuait d’étudier passé la petite école, il fallait se bien tenir, puisqu’on était de l’Élite. |
Ce qui m’amuse aujourd’hui, c’est la variété des us et coutumes qui ont risqué la désapprobation, depuis mon enfance.
Les religieuses qui nous enseignaient n’habitaient pas notre école paroissiale, elles rentraient dans leur couvent sitôt leur journée finie, la semaine finie, l’année scolaire finie. Mais elles, qui nous imposaient à l’école un uniforme sévère, un minicostume de Soeur, prétendaient régir à distance notre façon de nous habiller. Dès les chaleurs arrivées, elles nous mettaient en garde contre les petites tenues, les jupes courtes, les manches courtes, les bas courts. Certains parents devaient dire, quand leurs filles montraient trop de peau, « Qu’est-ce que les soeurs diraient. ” Dans notre famille, on était de la tendance “ Chacun son métier, les Soeurs ne viendront pas mener la maison ». Nos mères ne sortaient pas sans gants ni chapeaux. À mesure que nous devenions grandes filles (qui connaissait le mot adolescente?), nous avions un chapeau pour aller à l’église, et si le chapeau était à notre goût, nous ne demandions pas mieux que de le porter, espérant que ça nous vieillirait un peu. Entre autres pour avoir l’air de 16 ans et pouvoir entrer au cinéma. Qu’est-ce que le monde aurait dit de voir une femme répondre à la porte sans enlever le tablier qu’elle portait toute la journée? Il y avait même des petits tabliers élégants, à porter par dessus l’autre, quand arrivait de la visite. Le pantalon a mis du temps à gagner toutes les couches de la gent féminine. Porter le pantalon, c’était commun. Même chose pour le short, qui a mis encore plus de temps à se faire accepter. Va encore pour la campagne, pour le bord de l’eau. Mais des shorts dans les rues de la ville, c’est-t’y Dieu possible? Nos mères avaient des poudriers. Un léger nuage de poudre, ça faisait distingué. Mais du rouge à lèvres! Les filles de mon âge l’ont adopté avant leur mère, et souvent en cachette. Quand est arrivée la mini-jupe, nous n’avons pas été très enthousiastes, si nous n’étions pas sûres d’avoir les jambes qu’il fallait. Après un an ou deux, comme le démontrent les films du temps de l’Expo, les mères et les grands-mères la portaient, et ne savaient plus comment s’asseoir. Dans les années ‘70 non seulement les mères et les grands-mères portaient le pantalon, mais elles portaient sans discernement la version si commode, si facile à laver, du pantalon blanc sportif, si mince qu’on voyait parfaitement le contour de la petite culotte. Quelle importance? C’était la mode et tout le monde le faisait. Ces années-ci, tout le monde porte le débardeur sans manche , et toutes les sortes de seins s’exhibent. Il peut faire tellement chaud l’été! Et tout le monde le fait…
J’y pense, iI y a bien longtemps que je n’ai pas entendu cette petite phrase, “Qu’est-ce que le monde va dire?”
Jeanne Desrochers ( jeannedesrochers@videotron.ca )
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