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Par contre, même avec des gants, vous n’avez jamais réussi à toucher un ver, si minuscule soit-il. Et puis vous aimez votre petit confort, genre Palace dans le bois. Votre Moitié le sait par expérience d’où sa stupéfaction. Il faut dire que cette ferveur pour la pêche vous vient de votre beau-père. C’était à l’époque des clubs privés. On s’y rendait sur les ailes d’un Beaver. Les lacs regorgeaient de truites saumonées, Il y avait le chef cuisinier qui vous concoctait jour après jours des plats sublimes. Il y avait les guides. Le vôtre était un bel indien n’en déplaise, aussi muet qu’une carpe et le regard perçant. Il avait l’art d’enseigner le lancer léger comme pas un et de vous amener dans ses repères, les fosses, en langage de pêcheur. Vous avez même déjà gagné le « trophée du meilleur pêcheur » (le masculin l’emporte sur le féminin) pour avoir attrapé la plus majestueuse truite de la journée. Fière de votre idée de génie, vous chantonnez déjà Partons la mer est belle. Un mâle qui se respecte ne résiste pas longtemps à une offre du genre. Il se voit dans la chaloupe, occupé à transmettre à ses descendants ses connaissances de pêcheur, relatant ses plus belles prises, ses plus beaux exploits. La cheftaine que vous avez été et qui sommeille en vous s’éveille. Comme au temps jadis, elle prend les choses en main et règle tout : réservations, transports, invitations par courriel aux heureux élus de ce voyage de rêve. Pourquoi pas un petit lampion au pied de Saint-Pierre, patron des pêcheurs, afin que la pêche soit bonne. Pierrette Paré-Walsh Quand je vous regarde vivre |