C’est quand les marchés reculent ainsi fortement, sous le coup des incertitudes, qu’ils offrent aux investisseurs perspicaces de nombreuses occasions d’effectuer l’achat à bons prix des meilleures entreprises. Et c’est quand on achète à bons prix, qu’on réalise les meilleurs rendements à court, moyen et long termes.
Or de nombreuses incertitudes continuent de rendre les marchés encore très nerveux. Par exemple, malgré l’approbation par l’Allemagne du gigantesque plan de soutien de l’euro, plusieurs pays vont continuer d’éprouver de grandes difficultés à imposer à leur population, leur plan très sévère de redressement des finances publiques, assorti d’augmentations de taxes et de réductions des dépenses. Après la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, ce sera bientôt au tour de l’Italie, de la Grande-Bretagne, et même de la France et de l’Allemagne, de se serrer la ceinture.
Ces mesures sévères de redressement budgétaire vont sans doute retarder pour le moins, la reprise économique européenne. De l’autre côté du globe, la Chine applique déjà les freins elle aussi sur sa croissance économique, de crainte d’une autre crise financière mondiale, et devant le risque d’une bulle immobilière.
Par ailleurs, les pays du G-7 et du G-20 (90 % de la population et 95 % de l’économie mondiales) vont se réunir vers la fin de juin à Toronto. On y discutera ferme d’un meilleur encadrement des marchés financiers, et les mesures déjà proposées sont loin de faire l’unanimité. La période de turbulence sur les marchés financiers n’est donc peut-être pas encore terminée, mais elle pourrait bien tirer à sa fin.
En attendant, les grandes banques canadiennes vont commencer à dévoiler cette semaine les résultats financiers de leur second trimestre, terminé à la fin d’avril. Plusieurs institutions financières ont vu leurs actions céder beaucoup de terrain, au cours des dernières semaines d’énervement. Or les grandes banques versent de bons dividendes à leurs actionnaires, ce qui limite le risque de les acheter… surtout quand elles offrent encore un bon escompte par rapport à leur sommet des cinquante-deux dernières semaines.
Tous les portefeuilles des investisseurs sérieux devraient contenir une bonne part d’institutions financières. Mais d’autres secteurs offrent aussi présentement de très bons escomptes, grâce à la correction des dernières semaines. C’est peut-être la dernière occasion que vous aurez d’en profiter cette année.
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