Vendredi dernier, le département américain du Travail a publié des résultats fort éloquents et stimulants sur le marché de l’emploi : 290 000 emplois créés en avril dernier aux États-Unis, un niveau qu’on n’avait pas vu depuis quatre ans. Mieux encore : chaque premier vendredi du mois, quand ce ministère donne des résultats préliminaires sur la création d’emplois du mois précédent, il corrige et précise aussi les résultats des mois précédents. Or ces précisions disent que voilà maintenant quatre mois que nos voisins ont créé beaucoup plus d’emplois que prévu initialement, depuis le début de cette année, et que ce nombre d’emplois augmente rapidement chaque mois.
Cela, c’est la véritable économie, la réalité des chiffres, qui n’a rien à voir avec la spéculation et les humeurs ou rumeurs qui font bondir ou dégringoler les marchés boursiers. Ces chiffres très encourageants sur la création d’emplois depuis le début de l’année, aussi bien au Canada qu’aux États-Unis (la locomotive de toutes les autres économies) et dans plusieurs autres pays, s’ajoutent aux résultats trimestriels très solides des grandes entreprises, dans presque tous les domaines, et non pas seulement dans le secteur financier.
Donc l’économie reprend rapidement du mieux dans la plupart des pays, après la terrible grippe qu’elle a attrapée à l’automne 2008 et à l’hiver 2009. Mais les marchés boursiers continuent de s’affoler, à la moindre rumeur d’un problème important ici ou là dans le monde. La fuite de pétrole dans le golfe du Mexique devrait normalement faire monter les prix de l’or noir, mais ceux-ci ont perdu plus de 10 % en trois jours… parce que les rumeurs et l’énervement boursier font monter le dollar américain (refuge), et qu’il en faut donc moins pour payer un baril de pétrole.
En regardant le reprise économique solide (long terme) et le plongeon spectaculaire des marchés boursiers (court terme), on se dit que la baisse des prix boursiers offre aux investisseurs perspicaces, une excellente occasion de faire de bons placements à bas prix. Au début de la semaine dernière, j’ai suggéré à un investisseur de vendre ses actions d’une grande banque canadienne. Il pourrait les racheter aujourd’hui à 4 $ de moins. Mais il va peut-être attendre encore un peu, le temps que la tempête boursière se calme, ou il va peut-être choisir un autre secteur moins turbulent, où l’on trouve aussi présentement de très bons titres, à fort prix d’escompte. Il faut parfois savoir profiter d’une panique boursière passagère, pour effectuer d’excellents placements à long terme.
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